Et si on allait plus loin que l’engagement ?
Nous sommes tous d’accord sur le fait que les bénéfices du storytelling pour les apprenants ne sont plus à démontrer. Il véhicule des émotions, il mobilise l’attention, il motive par ses intrigues…
Toutefois, il en a bien d’autres et je voulais vous partager les constats issus de mes récentes lectures.
Laet’s go
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Le storytelling brise les barrières et les résistances
Le storytelling en formation renforce les pratiques de formation et permet un meilleur transfert dans les pratiques professionnelles.
Le fait est que tout le monde aime les histoires. Nous sommes donc favorablement prédisposés à écouter une histoire.
En commençant par l’histoire, il est plus aisé de conduire progressivement l’apprenant vers les sujets d’apprentissage souhaités alors qu’en approche traditionnelle, ils auraient pu paraitre moins abordables ou encore, moins désirables :
- Aborder des concepts abstraits en storytelling serait ainsi facilité par le fait que moins de résistance en apprentissage leur sont apposés.
- Écouter une histoire briserait des barrières et des représentations négatives présentes en formation sur un sujet donné. Le storytelling transforme ainsi les sujets de formation réputés ennuyeux en sujets mémorables.
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Le storytelling permet d’aborder des sujets complexes
Le storytelling permet de décrypter les idées complexes grâce à un découpage de l’histoire et une visualisation qui facilite la projection de l’apprenant. Ainsi, la structuration d’une histoire en événements ou en scènes surprenantes ou contenant un problème à résoudre, facilite l’acquisition progressive de notions intégrées dans un contexte réel.
Nous sommes en effet prédisposés au niveau cognitif à identifier, comprendre et intégrer un déroulé suivant un développement progressif partant d’une situation initiale et nous menant vers une situation finale à travers un univers visuellement ou auditivement adapté et engageant.
Inclure des situations problèmes ou des évènements surprenants dans l’histoire permet la montée en tension et donc l’attention soutenue de l’apprenant mobilisée sur un point précis de résolution.
Cette structuration est facilitante pour le cerveau dans le cadre de l’encodage et de la mémorisation des informations à long terme.
Pour cela, une méthode d’élaboration du storytelling autour de deux composantes peut être employée :
- la composante méta
- la composante média
Il s’agit en d’autres termes du fond et de la forme.
La composante méta regroupe différents éléments indispensables de l’ingénierie pédagogique reliés à l’interface et l’expérience de l’apprenant par la composante media.
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La composante méta comprend :
- le résultat attendu : c’est la fin, la morale de l’histoire, ce qu’il faut en retenir. En apprentissage, il peut s’agir de l’objectif pédagogique ou du message clé à délivrer ;
- l’intrigue ou le découpage scénique : c’est la structuration par scène allant de la situation initiale à la situation finale en passant par des événements, des missions et incluant une montée en tension ;
- les personnages : le personnage principal doit refléter les caractéristiques du public cible ou persona. Il est important que l’apprenant sympathise et soit empathique avec le protagoniste. Les personnages secondaires quant à eux peuvent inclure des traits de personnalité non encore exploités à travers le personnage principal.
- la tonalité : elle doit être en lien avec le thème et l’intrigue et surtout retranscrire le genre de votre histoire : horreur, drame, romantique, comique…
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La composante média comprend :
- les textes : la narration, les dialogues incluant les contenus et apports les images : les photographies, visuels, animations ou encore vidéos apportent des éléments supplémentaires et permettent de développer les sens et les émotions
- les interactivités : les scénarios à embranchements afin que l’apprenant puisse effectuer des choix, et en comprendre les conséquences
- le son : du sound design, de la musique, des voix off afin de développer ici « l’intelligence musicale », un facteur facilitant la mémorisation
- la construction du narrateur-formateur : le rôle du narrateur est essentiel afin de faire le lien entre l’histoire et les apports et contenus pédagogiques. Le narrateur apporte alors authenticité et crédibilité à l’histoire.
Il faut également rester vigilant sur le rôle de l’histoire et des apports pédagogiques afin que l’un ne prenne pas le pas sur l’autre. La narration et sa structuration doit être alignée et inclus dans la méthodologie d’ingénierie et de conception pédagogique afin de faire le lien entre l’histoire et les contenus pédagogiques à acquérir.
La création du storytelling dans la formation peut être effectivement réalisée en alignant le fond (méta) et la forme (media), mais il faut aller plus loin. La méthodologie que nous avons créée, testée et déployée au sein de notre agence permet à chaque formateur ou ingénieur pédagogique d’intégrer le storytelling dans une formation courte ou longue en 6 étapes.
Ces étapes assurent le lien et la cohérence en continu entre le persona, les compétences visées, les apports pédagogiques : contenus, activités, évaluations et les éléments de narration.
À vous maintenant de raconter, former, transformer !
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Pour aller plus loin
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Sources :
- Storytelling as an Instructional Method, Research Perspectives, Branaghan – Routledge, 2021
- Vivifying Instruction through Story-Based Learning, Chaitanya Prabhu Hakkaladaddi – Lambert Academic Publishing, 2019
- Le storytelling pour la formation, Laetitia Flye Sainte Marie, Edition Clic, 2024