Demain se prépare aujourd’hui

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Faut-il investir actuellement dans la formation professionnelle ?

 

Durant les périodes de crise, il est normalement accepté d’être extrêmement vigilant quant aux dépenses afin de préserver autant que possible sa trésorerie et d’espérer que la situation se débloquera et évoluera rapidement. Ainsi, en ce début d’année, comme au dernier trimestre 2024, de nombreuses entreprises ont décidé de reporter certains budgets et certains investissements. Les premiers départements touchés par ce manque d’investissement sont, entre autres, la Recherche et Développement, le Marketing et Communication, les Opérations et Production et les RH avec notamment la formation…en bref, tous ceux ayant un impact sur les performances de demain.

Pourtant, en stratégie d’entreprise nous apprenons que c’est durant ces périodes incertaines qu’il est nécessaire d’investir davantage sur ces axes.

Pourquoi est-ce nécessaire ? Pourquoi prôner alors une politique du risque par rapport à une stratégie de repli en attendant de voir venir ? Tout simplement parce que le repli ne prépare en rien l’avenir. Au contraire, il envoie au marché et aux différents acteurs des signaux négatifs qui eux-mêmes leur font prendre acte d’une politique de repli les faisant rentrer dans un cercle de désinvestissement massif.

C’est ainsi que directement ou indirectement, le secteur de la formation en France traverse une période de turbulences même si certaines entreprises avancent que le développement des compétences internes est un enjeu de performance nationale et internationale.

 

Le marché de la formation professionnelle :

 

Selon les chiffres de l’Insee en 2023, les dépenses pour la formation professionnelle comprenant : l’apprentissage, les formations à destination des demandeurs d’emplois, à destination des actifs et du secteur privé et celles du domaine sanitaire et sociale représentaient 55,3 milliards d’euros. À titre de comparaison, le budget de l’armée en 2023 est de 43,9 milliards d’euros, celui de la culture 4,2 milliards d’euros.

Pour autant, la formation professionnelle n’est représentée que par l’une des délégations du ministère du travail, le poste de Secrétaire d’État à la formation professionnelle n’apparait plus dans l’organigramme des gouvernements actuels. La place de la formation semble perçu uniquement comme dépenses à allouer, ou comme un centre de coûts pour les structures quelles qu’elles soient et non comme un futur profit au service de la performance des entreprises et des organisations.

Depuis quelques années, l’État a amorcé une politique de désengagement de prise en charge de la formation professionnelle au profit de la responsabilisation des individus et des entreprises dans la formation : le reste à charge du CPF est apparu et augmente de 100€ à 102,23€ par dossier, les OPCO et les régions naviguent à vue en fonction des fonds attribués d’une année ou d’un semestre à l’autre, quant à France Travail, cet organe va devoir gérer l’ensemble des missions qui lui sont assignées depuis le 1er janvier 2025 telles que: la formation des demandeurs d’emploi et le nouveau contrat d’accompagnement personnalisé, l’activité obligatoire des 15 heures hebdomadaires des bénéficiaires du RSA, l’accompagnement personnalisé et de proximité aux entreprises dans le cadre de leur recrutement …

Pour tous les organismes et structures formation dont le business model est principalement basé sur les subventions d’État ou des collectivités : c’est la douche froide.

La formation tend à devenir un produit comme un autre : créé pour un public ciblé, marketé et évalué, qui doit trouver sa place sur le marché, être facturé en conséquent et apporter aux bénéficiaires et aux commanditaires une véritable valeur ajoutée par, entre autres l’évaluation effective de son impact.

 

 

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Pourquoi est-il alors nécessaire d’investir dans sa formation ou celles de ses collaborateurs ? 

 

Former c’est favoriser l’acquisition et l’évolution des compétences. On entend ici par compétence la combinaison de savoir, savoir-faire et savoir-être avec un degré de performance attendu et la mise en œuvre en situation professionnelle. La formation a donc des objectifs clairs : développer la performance des entreprises par le biais des compétences acquises par ses collaborateurs ou futurs collaborateurs mais aussi réduire les risques, encourager l’innovation et les projets, favoriser l’engagement et la motivation….

Dans la situation incertaine que nous vivons, il n’est plus que jamais temps de s’arrêter et de réfléchir :

  • en tant qu’organisme de formation, comment positionner mon offre de formation? comment préparer l’évolution du secteur, de la baisse des subventions, des enjeux et besoins des bénéficiaires et des commanditaires ?
  • en tant qu’entreprise, comment faire face à la difficulté de recrutement de profils disposant des compétences souhaitées ou comment conserver et faire évoluer les compétences de mes collaborateurs afin de construire les projets à venir ?

 

 

La formation est un levier essentiel de performance des entreprises

 

Selon l’article du Figaro de septembre 2024, il y aurait plus de 60000 postes non pourvus en France à date.

Il y a quelques années nous parlions de quelques secteurs et de compétences spécifiques, à la marge. Actuellement, tous les secteurs d’activité sont touchés. De nombreuses entreprises n’arrivent plus à recruter n’ayant plus de candidats répondant aux critères et aux compétences recherchés.

Il est alors possible par le biais de la formation de concevoir des parcours de recrutement et d’intégration afin de permettre aux futurs collaborateurs d’acquérir lesdites compétences.

La formation interne, conçue dans le cadre d’académie d’entreprise favorise donc le recrutement, diminue le turnover et renforce le sentiment d’appartenance et de fidélisation des collaborateurs.

La formation comme véritable outil des ressources humaines permettrait ainsi de renverser la tendance.

Chez laet’smind nous accompagnons les entreprises dans leur stratégie de développement de compétences, en créant des parcours adaptés aux besoins ou encore dans la création de leur campus interne

Nous prônons le fait que la formation est une composante essentielle voire primordiale des Ressources Humaines et des politiques RSE des entreprises.

Afin de préparer l’avenir dès à présent, il est temps d’investir durablement dans les processus d’acquisition et d’évolution des compétences des collaborateurs par la formation.

 

 

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Sources :

 

Auteur / AuTRICE de l'article :

Laetitia Flye
Fondatrice et dirigeante de laet'smind depuis 2013. J'accompagne les entreprises et organisations dans la gestion de la compétence, ou comment apprendre autrement et facilement.

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